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Le tokharien et les tokhariens

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Toyuq canyon, Turfan region

Toyuq canyon, Turfan region

La Route de la Soie, célèbre réseau de routes commerciales qui reliait la Chine à l'Occident, fut fondamentale non seulement pour l’échange de biens matériels, mais aussi pour les échanges entre les différentes langues et cultures de cette région du monde. Ainsi, les tokharien A et B purent s'épanouir en tant que langues littéraires à la suite de la diffusion du bouddhisme au milieu du premier millénaire après J.C.

Bien que le tokharien fût parlé au Koutcha et au Tourfan, c’est-à-dire à la bordure nord du bassin du Tarim, une région qui se localise au Nord-Ouest de la Chine actuelle, il n'appartient pas aux langues sinitiques. Les tokharien A et B constituent au contraire une branche distincte au sein de la famille des langues indo-européennes, c’est-à-dire la famille de langues qui comprend des langues anciennes comme le latin, le grec et le sanskrit, ainsi que des langues modernes comme le francais et l'anglais.

Tocharian manuscript (IOL Toch 540)

Tocharian manuscript (IOL Toch 540)

Vers la fin du premier millénaire après J. C., le tokharien a disparu: il n'est maintenant connu que par les documents qui ont pu être conservés pendant une période de plus de 1000 ans, grâce au climat aride du désert du Taklamakan. Les documents ont été redécouverts au cours d'une série d'expéditions archéologiques qui ont commencé à la fin du XIXe siècle et ont été transférés à des musées en Chine, en Japon et en Europe.

Grâce au déchiffrement de ces milliers de manuscrits, des éclaircissements précieux sur la civilisation des locuteurs du Tokharien peuvent être révélés: d'une part, les documents profanes donnent des informations sur la vie quotidienne; d'autre part, les textes bouddhiques religieux ou scientifiques sont la preuve d’une culture littéraire très développée.

Le but de notre projet « Une édition complète des textes tokhariens » est de rendre disponible l'intégralité des textes tokhariens à tous ceux qui s'intéressent à cette matière, par le moyen des photographies, de transcriptions de textes, et de traductions en anglais, avec un commentaire sur les aspects linguistiques, philologiques et culturels. Les textes sont accessibles sur une base de données qui permet différentes options de recherches grammaticales et philologiques.

Le projet est généreusement financé par le Programme START de la fondation autrichienne Fondation pour la Recherche Scientifique (FWF) (Y492). Il a commencé en Février 2011, la durée prévue étant de six ans.